Non aux mascarades des "débats citoyens"

Mme Lebranchu, secrétaire d'état à la consommation, a choisi de demander à des associations de consommateurs d'organiser des " débats citoyens". Ce choix réduit donc les OGM à un simple problème de consommation.

Nous avons déjà un passé de "consultations citoyennes" dont l'histoire permet de tirer des leçons.

Le rapport des "candides" de la conférence des citoyens (20 et 21 juin 1998) a été re-rédigé par M. le Déaut. Celui-ci n'a gardé des demandes des citoyens que le fait que les citoyens souhaitaient qu'on n'autorise pas d'OGM avec un gène de résistance aux antibiotiques. Malgré ce minimalisme, deux mois plus tard, le gouvernement (pluriel ! ) en autorisait trois ...

Les sondages montrent que les Français rejettent les OGM. Cela devrait donc être confirmé lors de ces débats dont l'issue est claire. Pourtant, nous parions que la commission européenne lèvera son moratoire de fait sur les autorisations d'OGM avant un an en bafouant encore l'opinion publique.

Il sera alors facile aux gouvernements de critiquer la commission et de jeter l'opprobre sur cette instance qui est pourtant bien inféodée au conseil des ministres ... donc aussi à nos ministres !

Bref, les "citoyens" sont des prétextes pour que le "bon peuple" gobe les décisions des politiques dont on peut se demander si elles ne sont pas dictées par les promoteurs des OGM (du secteur public comme du secteur privé).

Des citoyens ont déjà eu le courage de faire des actes, à visage découvert, pour affirmer leur refus des OGM, de la marchandisation des êtres vivants (Nérac, Millau, Gaudiès,...), et attirer notre attention sur les multiples enjeux des OGM. Leurs arguments ne seront pas donnés aux "citoyens"!

Nous refusons de cautionner ces simulacres de consultation et partageons, sur ce point, la position de Marie-José Nicoli, présidente de l'UFC-Que choisir qui avait été contactée pour participer et a refusé : " C'est pour que les gens s'habituent aux OGM. A force de parler d'un sujet, on le démystifie, il fait moins peur". Et, de plus, nous soupçonnons le gouvernement d'avoir mis en place ces débats pour se dédouaner de son refus de faire procéder à la destruction des champs de maïs contaminés.

Pour ces raisons, nous refusons de servir de caution, par notre présence, à de telles mascarades et appelons nos membres et sympathisants à se tenir à l'extérieur des débats pour attirer l'attention des citoyens sur les multiples enjeux des OGM.

OGM dangers Paris, le 15 octobre 2000

http://www.OGMdangers.org

T/F : 01.43.73.49.49