Vous trouverez ci-dessous des extraits d'une page (ou cache) du site Les Echos (journal d'information économique peu suspect d'antimondialisation) qui résume très bien les questions.

L'un des premiers théoriciens de la globalisation, Theodore Levitt, écrivait en 1983 (1) : « La société globale opère avec constance et résolution, à des coûts relativement bas, comme si le monde entier, ou les principales régions, constituaient une entité unique ; elle vend la même chose, de la même manière, partout. »

- « Elle vend la même chose, de la même manière, partout » : la standardisation autorise les économies d'échelle en production, simplifie la distribution, focalise les efforts de développement, permet d'opérer « à des coûts relativement bas », d'être compétitif sur les prix et de générer des profits. Cette capacité à être profitable sur un marché quasi mondial confère à l'entreprise globale une puissance qui lui permet de maintenir et développer son avantage en investissant massivement dans des programmes de recherche et développement que ses concurrents moins globaux ne pourront pas suivre et qu'ils ne pourraient de toute manière pas rentabiliser sur leurs marchés plus restreints. Sur le marché pharmaceutique, l'un des plus globaux, le coût de développement d'un nouveau produit majeur est aujourd'hui de l'ordre de 1 milliard de dollars, sur 8 à 10 ans ; aucun marché local ne permet de rentabiliser un investissement de ce niveau.

- « Comme si le monde entier, ou les principales régions, constituaient une entité unique » : cette vision du monde comme une entité unique a été rendue possible par deux évolutions majeures dans l'environnement des entreprises : d'abord les (r)évolutions techniques, en premier lieu les transports dont la rapidité, la capacité et le coût ont changé d'ordre de grandeur au cours du XXe siècle ; puis les communications, le téléphone, Internet, qui ont radicalement transformé les relations clients-fournisseurs et les modes de management, ouvrant la porte aux rationalisations, optimisations et effets d'échelle. Ensuite la réduction du protectionnisme des Etats, la chute du bloc communiste, la déréglementation des secteurs nationalisés, ont ouvert aux entreprises globales la grande majorité des marchés mondiaux. En 50 ans, le tarif douanier moyen a été réduit de 40 à 5 % de la valeur des marchandises échangées.

- « La société globale opère avec constance et résolution » : on aborde là les aspects sujets à controverse de la globalisation : l'entreprise globale est une entreprise qui sait ce qu'elle veut être, ce qu'elle veut vendre et qui ne change pas d'objectif tous les jours : constante, elle pousse son produit, génère le besoin, impose son image, façonne les goûts, les uniformise. Résolue, elle sait utiliser sa puissance, négocie d'égal à égal avec les Etats, qu'elle met en concurrence dans ses décisions d'investissement, tire parti de ses positions dominantes ici pour financer ses luttes concurrentielles là-bas, licencie à tel endroit un personnel qui lui coûtera moins cher ailleurs.

(...)
- De même, les moyens de transport et de communications modernes renforcent paradoxalement les clivages ; les villageois, il y a 50 ans, se connaissaient et communiquaient entre eux, par la force des choses, même si leurs goûts et leurs opinions les séparaient ; aujourd'hui les communautés se constituent presque indépendamment de la distance, grâce à l'avion, le téléphone et l'Internet ; les familles se distendent, et des communautés, des « tribus », se constituent autour de goûts, de valeurs ou de projets communs.
(...)

Dans la veine des « produits d'adhésion » [qui permettent à des gens d'afficher leur adhésion àune tribu, un groupe], on trouvera les fonds d'investissements « éthiques », les vêtements garantis sans esclavage, les lessives qui ne polluent pas, et, dans une certaine mesure, les produits alimentaires sans OGM.

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