La commission du génie biomoléculaire
missions et objectifs
La Commission d'étude de la dissémination des produits
issus du génie biomoléculaire (Commission du Génie
Biomoléculaire), créée en 1984 par le Ministre
chargé de l'agriculture, est chargée de donner un
avis sur la dissémination dans l'environnement d'organismes
génétiquement modifiés ainsi que sur la mise
sur le marché des produits issus du génie biomoléculaire.
Confortée dans ce rôle par les dispositions de la
loi n°92-654 du 13 juillet 1992, elle est actuellement placée
sous la tutelle du Ministre de l'agriculture et de la pêche
et du Ministre de l'environnement, elle est plus précisément
chargée de :
- donner un avis au niveau recherche et dévelopement sur
les risques potentiels liés à la dissémination
d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement.
La Commission du Génie Biomoléculaire dispose d'un
champ d'activité très vaste puisqu'il concerne l'ensemble
des produits issus du génie biomoléculaire. Sa principale
activité concerne les plantes transgéniques mais elle
examine des dossiers aussi divers que ceux concernant des thérapies
géniques, des vaccins humains ou vétérinaires,
des enzymes alimentaires, des produits phytopharmaceutiques ou fertilisants.
- donner un avis sur les autorisations de mise sur le marché
des organismes génétiquement modifiés.
La consultation de la Commission du Génie Biomoléculaire
s'inscrit dans une procédure communautaire.
La plupart des dossiers sont des plantes génétiquement
modifiées. Les plantes examinées à ce jour
par cette Commission dans ce cadre sont pour les espèces
concernées, le maïs, le colza, la chicorée, le
melon, le soja, la betterave et pour les caractères introduits,
la tolérance à la pyrale (parasite du maïs),
la tolérance aux herbicides, la résistance aux virus,
la stérilité mâle.
La Commission du Génie Biomoléculaire se prononce
également sur les conditions d'emploi des produits génétiquement
modifiés mis sur le marché. Par exemple pour les plantes
tolérantes aux herbicides qui ont des espèces sauvages
interfertiles c'est à dire des espèces qui potentiellement
sont capables d'acquérir cette tolérance (colza, betterave),
un système de suivi du transgène conférant
cette tolérance devrait être mis en place.
- proposer des recherches sur les effets des disséminations
dans l'environnement à grande échelle des organismes
génétiquement modifiés et notamment des plantes
transgéniques.
COMPOSITION
La Commission du Génie Biomoléculaire est composée
de dix-huit membres nommés par les Ministres de l'agriculture
et de la pêche et de l'environnement. Ces membres comportent
onze spécialistes en génétique, un membre de
l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
et technologiques et un juriste. Ses autres membres sont des représentants
de la société civile issus d'associations de travailleurs,
d'industriels, de consommateurs, de protection de l'environnement.
Des représentants du Ministre chargé de la santé
assistent aux réunions de cette Commission.
La Présidence est assurée par le Professeur Axel
KAHN , le Secrétariat Général par la direction
générale de l'alimentation du ministère de
l'agriculture et de la pêche (175 rue du Chevaleret 75013
PARIS) assisté par la direction de la prévention et
des risques du ministère de l'environnement.
FONCTIONNEMENT
La Commission du Génie Biomoléculaire se réunit
environ une fois par mois. Les dossiers envoyés par les Ministres
concernés sont étudiés en séance plénière
après un rapport interne préparé par deux commissaires
et un rapport externe effectué par un expert indépendant
choisi par le pétitionnaire parmi une liste de trois proposés
par la commission.
LES EVALUATIONS REALISEES
Les évaluations de la Commission du Génie Biomoléculaire
se font à partir de quatre éléments principalement
:
- l'organisme que l'on va modifier ;
- la construction génétique (le transgène)
que l'on veut introduire dans cet organisme ;
- l'organisme génétiquement modifié lui-même
;
- le but et les conditions de la dissémination.
La "philosophie" de la Commission du Génie Biomoléculaire
peut être résumée par quelques grands principes
:
- les biotechnologies et tout particulièrement le génie
génétique doivent avoir pour but non seulement d'augmenter
la qualité de la production, mais aussi le niveau de sécurité
des produits.
- l'évaluation des risques potentiels pour l'homme et pour
l'environnement liés à la dissémination d'un
organisme génétiquement modifié est d'autant
plus facile que la modification génétique (transgène)
est aussi limitée que possible et que sa nature est parfaitement
connue;
- la notion d'acceptabilité d'un risque dépend du
bénéfice attendu pour la population des expérimentations
envisagées. C'est ainsi que des risques seront acceptés
en médecine, s'il s'agit de tenter de soigner une maladie
incurable et mortelle alors que, dans le domaine agricole, tout
risque identifiable est probablement inacceptable par la population
qui dans les pays développés au moins, n'a pas d'attente
particulière dans ce domaine ;
- l'évaluation du risque est un processus séquentiel
qui doit être systématiquement ramené à
la définition du risque, c'est à dire le produit d'une
dangerosité par une probabilité. En effet, si la dangerosité
d'une expérience est nulle, le risque est évidemment
absent. A l'inverse, si une conséquence théorique
d'une expérience est dangereuse mais que sa probabilité
est nulle, il n'y a pas de risque non plus.
Afin d'appréhender complètement les risques potentiels
qui pourraient être associés à la dissémination
d'un organisme génétiquement modifié et pour
de se donner les moyens de réagir si un événement
inattendu ou accidentel apparaissait, il est primordial que l'évaluation
des risque se fasse au cas par cas et étape par étape.
Ce dernier point est particulièrement important pour les
produits destinés à être mis sur le marché
afin de pouvoir vérifier et évaluer à petite
échelle leur sécurité avant leur mise sur le
marché effective.
La Commission du Génie Biomoléculaire étudie
donc grâce à toutes les connaissances acquises sur
le transgène, ses interactions avec l'organisme dans lequel
on l'a introduit, les dangers potentiels de la dissémination
d'un tel organisme. Dans le cas où un danger théorique
est identifié, la Commission s'efforce d'approcher la probabilité
qu'il survienne.
Une autorisation de dissémination n'est donnée que
dès lors qu'aucun risque identifiable n'a pu être mis
en évidence.
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