Les comités d'éthique

Citons le CCNE qui, dans son avis 64 sur les brevets sur le vivant, écrit :

Prenant cette position éthique, le CCNE a la conviction de s'inscrire aussi dans une logique authentiquement économique, où l'intégration en amont de préoccupations éthiques est une condition majeure d'une efficacité économique durable.

Comment croire après que le CCNE ne défende que l'éthique et pas l'économie ?

Mais le CCNE va plus loin quand il rend des avis dans lesquels, pour faciliter le lecture par ceux qui n'ont pas le temps de lire (ici, il faut comprendre qu'il s'agit des journalistes qui ne vont pas complexifier ce qu'ils lisent), le CCNE mentionne qu'une majorité est favorable à l'une des positions dans sa conclusion. Bien sûr les médias n'ont retenu que cette majorité, sans se demander de combien devait être une telle majorité pour emporter l'avis (50%, unanimité, ... ?). On trouvera ci-dessous un extrait de l'avis n° 67 sur le clonage (ou en version cache) :

Sur la question du clonage thérapeutique, en revanche, les opinions divergent. Si tous s'accordent à estimer que cette question soulève des problèmes éthiques très difficiles, les membres du CCNE sont partagés, selon leur vision du monde et du futur, entre les deux positions qui ont été présentées, une majorité se dégageant en faveur de la seconde de ces positions c’est-à-dire celle qui est favorable à l'autorisation encadrée du clonage dit thérapeutique.
Dans son rapport sur la loi de bioéthique de 2019, JL Touraine demande benoîtement si le
« rôle [du législateur] consiste-t-il à formuler des interdits, qui pourraient conduire à brider la recherche, au nom de principes fondamentaux, ou est-il plutôt d'accompagner les évolutions scientifiques en veillant à ce que leurs applications n'engendrent pas de dérives ? Le rapporteur se situe dans la seconde partie de l’alternative car l’intérêt de l’humanité vient assurément des progrès de la recherche. Le rapporteur se situe dans la seconde partie de l’alternative car l’intérêt de l’humanité vient assurément des progrès de la recherche.»

Le même rapporteur pour la loi de bioéthique se félicite de faire des animaux avec des cellules humaines (animaux chimères), « permettant aux animaux de se développer avec un organe humain.». Permettre aux animaux de se développer avec un organe humain ... On leur a demandé leur avis aux animaux ? Notons que les associations de protection animale ne disent rien.

De plus, imaginez que le président du Comité Consultatif National d'éthique rencontre le président du Comité Consultatif Régional, départemental, voire local d'éthique ... Le premier aura déjà le pas sur l'autre ... Il a beau se dire consultatif, il est plus une référence que le comité départemental ... Et surtout son existence évite aux simples citoyens de se dire qu"ils vont essayer de s'approprier une question, aussi complexe soit-elle. Et d'ailleurs, si les simples citoyens fuient les questions complexes, n'est-ce pas qu'on ne nous propose que des solutions toutes faites (et en plus mal faites) ? Donc même l'appellation pose problème.

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