Victor Hugo et le positivisme

« Citoyens, où allons-nous ? À la science faite gouvernement, à la force des choses devenue seule force publique, à la loi naturelle ayant sa sanction et sa pénalité en elle-même, et se promulguant par l'évidence, à un lever de vérité correspondant à un lever du jour. Nous allons à l'union des peuples; nous allons à l'unité de l'homme. Plus de fictions; plus de parasites. Le réel gouverné par le vrai, voilà le but. [...] Citoyens, le dix-neuvième siècle est grand, mais le vingtième siècle sera heureux. Alors plus rien de semblable à la vieille histoire; on n'aura plus à craindre, comme aujourd'hui, une conquête, une invasion, une usurpation, une rivalité de nations à main armée [...] On n'aura plus à craindre la famine, l'exploitation, la prostitution par détresse, la misère par chômage, et l'échafaud, et le glaive, et les batailles, et tous les brigandages du hasard dans la forêt des événements. On pourrait presque dire : il n'y aura plus d'évènement. On sera heureux. Le genre humain accomplira sa loi comme le globe terrestre accomplit la sienne. » in Les Misérables Cinquième partie, livre premier, chap. 5 (1862). On notera qu'il dit assez explicitement que la science devra remplacer la politique et donc les scientifiques remplaceront le gouvernement, puisque, seuls, ils savent ce que sont les bonnes lois ...Le parallèle entre le fait qu'il n'y ait alors plus d'évènement et l'idée de "fin de l'histoire" (F. Fukuyama) n'est pas hasardeux.

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