Bêtisier
OGM ou sélection variétale ?

Voici quelques citations de personnes affirmant plus ou moins que les OGM ou la transgénèse sont identiques ou ne changent pas de nature avec les OGM. Vous pouvez cliquer ici si vous voulez vous convaincre qu'ils ont tort, mais cette collection de gens, qui ne sont pas forcément financièrement intéressé à dire cela, montre que nos ennemis ne sont pas que les chercheurs des multinationales !

« Sur un plan scientifique, cette technique n'est pas différente du croisement traditionnel.»
Claude Allègre ancien ministre, membre de l'Institut lors de son audition devant la commission des enjeux économiques et environnementaux des OGM du Sénat et rapport n. 301 du Sénat 2003.

« Par sélection et hybridation, les hommes ont, depuis des millénaires, modifié des espèces végétales au fur et à mesure de leur histoire, et selon leurs besoins alimentaires et culturels. »
Etienne-Emile Baulieu Biochimiste, professeur au Collège de France et académicien. Discours lu mardi 21 octobre 2003 devant les cinq Académies lors d'une séance publique annuelle consacrée au thème "Changement et progrès" (largement cité dans Le Monde mercredi 22 octobre 2003.

« Nous nous nourissons avec des espèces inventées par des humains, qui sont le fruit de modifications génétiques. »
« We feed ourselves with species invented by human beings, which are the fruit of genetic modifications. »
Josep Casacuberta, Bioportflolio 24 mars 2015. source : http://www.bioportfolio.com/news/article/2273728/Josep-Casacuberta-We-feed-ourselves-with-species-invented-by-human-beings-which.html

« Les hommes ont pratiqué la modification volontaire des espèces végétales depuis des temps immémoriaux. »
Daniel Cohen, généticien, cofondateur du généthon et du CEPH. Les gènes de l'espoir, Laffont 1993.

« Les NBT, ce ne sont pas des OGM. Ce sont des technologies qui permettent d'accélérer la sélection végétale. Cette technologie permet de faire apparaître plus tôt une variété qui aurait pu apparaître naturellement à un moment donné, et c'est très bien. C'est très différent d'un OGM, qui est d'abord une plante ; et non une technique ; obtenue en allant chercher un gène d'une espèce pour la transférer dans une autre, ce qui n'arrive pas dans la nature. »
Julien Denormandie, ministre de l'agriculture. Entretien avec Agra Presse, Réussir et Les marchés 19 janvier 2021. Les NBT désignent des techniques (et non des produits). En anglais ce sont des New Breeding Techniques, soit Nouvelles Techniques de Sélection. Puisque cela inclut CRISPR, et que CRISPR n'est pas du registre de la sélection, ce monsieur dit une erreur.

« On se scandalise des transformations génétiques faites sur des plantes alors qu'on en fait depuis 10.000 ans »
Pierre-Gilles de Gennes Prix Nobel de physique L'Est Républicain 18 septembre 2003

« Les hommes [sont] eux-mêmes des OGM en raison de leur adaptabilité au milieu, laquelle a pris des milliers d'années. Or aujourd'hui, ce qui fait peur, à tort, c'est à la fois la possibilité d'adapter des plantes et l'instantanéité. Heureusement pourtant qu'il y a eu des OGM ! Pour la vigne, par exemple, n'est-ce pas une OGM naturelle provenant des états-Unis qui a permis de lutter contre le phylloxéra ? »
Bernard Debré Audition parlementaire du Mardi 29 janvier 2008. Qu'est-ce qu'un «OGM naturel » ?

« Pendant des siècles, les agriculteurs et les cultivateurs ont soigneusement choisi d'élever des animaux ou des plantes individuels plus forts ou plus sains afin que la prochaine génération possède ces caractéristiques bénéfiques. Mais il s'agit d'un processus lent. Les technologies développées au cours de la dernière décennie permettent d'éditer les gènes beaucoup plus rapidement et précisément pour imiter le processus naturel de sélection. Cela a permis aux agriculteurs et de libérer la recherche britannique. L'édition de gènes ne doit pas être confondue avec la modification génétique (connue sous le nom d'OGM). Les organismes génétiquement modifiés sont ceux dans lesquels l'ADN d'une espèce différente a été introduit dans une autre. Les organismes modifiés génétiquement ne contiennent généralement pas d'ADN provenant d'espèces différentes, ils contiennent des modifications qui pourraient être effectuées plus lentement en utilisant les méthodes de sélection traditionnelles.»
version originale : « For centuries, farmers and growers have carefully chosen to breed individual animals or plants that are stronger or healthier so that the next generation has these beneficial traits. But this is a slow process. Technologies developed in the last decade enable genes to be edited much more quickly and precisely to mimic the natural breeding process. This has the farmers and unleash UK research. Gene editing should not be confused with genetic modification (known as GM). Genetically modified organisms are those where DNA from a different species has been introduced into another. Gene edited organisms generally do not contain DNA from different species, they contain changes that could be made more slowly using traditional breeding methods.»
Ministère de l'agriculture britannique (DEFRA) 7 janvier 2021 Gene editing creates potential to protect the nation’s environment, pollinators and wildlife

« Les outils moléculaires utilisés existent à l’état naturel ou proviennent de simples assemblages d’éléments naturels, car la nature ne se prive pas de remodeler les génomes. Elle le fait même en permanence. [...] Les gènes de la bactérie ont intégré le génome d’une plante ancestrale par transgenèse naturelle [sic] [...] Cette action humaine sur le matériel génétique est-elle vraiment nouvelle? Par les méthodes utilisées assurément; par les résultats obtenus, non. »
Bernard Dujon, Professeur émérite UPMC et Pasteur, Institut Universitaire de France Le Monde diplomatique Juillet 2017

« les mutations hors cible potentiellement induites par les SDN sont du même type que les mutations utilisées dans l'élevage conventionnel, notamment les mutations spontanées et celles produites par mutagenèse physique et chimique. »
« le nombre de mutations hors cible générées par les méthodes basées sur les SDN est inférieur au nombre de mutations observées dans la sélection conventionnelle, dues à des mutations spontanées ou induites.. »
« le groupe scientifique sur les OGM considère que l'analyse des cibles potentielles hors cible aurait une valeur très limitée pour l'évaluation des risques. »
EFSA. 24 novembre 2020. Avis sur l'applicabilité des conseils d'évaluation sanitaire pour les SDN3 aux plantes génétiquement modifiées par SDN1 et SDN2.

« Il faut dix ans pour créer une variété de plante traditionelle et ce n'est pas sans risque. Avec les techniques transgéniques, un an suffit et l'on est sûr du résultat. On connaît parfaitement la construction génétique qui a été faite. Une fois les barrières de sécurité mises en place, il n'y a rien de plus sûr. »
Philippe Joudrier, chercheur en biologie végétale au CIRAD (organisme public de recherche !) La Marseillaise 30 septembre 2004. « La connaissance de plus en plus rapide des génomes de divers organismes confirme que la transgénèse naturelle a existé bien avant que l’homme la reproduise en laboratoire »
Philippe Joudrier, ancien président du Comité d’experts spécialisés en biotechnologie de l’Anses (ex-Afssa), et auteur du livre OGM : Pas de quoi avoir peur. Une telle assurance peut inquiéter !

« nous aborderons tout d’abord la continuité de l’évolution. Les méthodes les plus modernes d’amélioration des végétaux ne sont que les étapes les plus récentes de ce continuum. [...]L’agriculture c’est la nature, nous sommes donc tous concernés. Le secteur semencier s’efforce surtout de valoriser la nature. »
Amélie Lavoisier et Suzanne Barrat (ESA= European Seed Association =lobby des semenciers européens) 28/09/2017 pour présenter une campagne de PRopagande en faveur des Nouvelles Techniques de Modification Génétiques (NTMG). Entretien pour Cultivar : https://www.cultivar.fr/sinformer/nous-devons-tenir-compte-de-laspect-emotionnel-lie-linnovation-vegetale

« Le tranfert de gènes existe depuis le début de l'histoire du règne vivant [c'est vrai !] et la nature n'a fait que de fabriquer des OGM tout au long des quatre milliards d'années qui viennent de s'écouler, en sélectionnant les gènes qui apportaient des avantages sélectifs. ... La transgénèse qui permet la fabrication d'un OGM est une technique qui ne diffère pas fondamentalement des techniques de sélection naturelle ou d'hybridation. »
Jean-Yves Le Déaut, Député de Meurthe-et-Moselle, vice-président de l'Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), et président de deux commissions parlementaires ayant rendu des avis (très favorables) sur les OGM. Le texte complet doit pouvoir se retrouver sur son site et a été publié dans le numéro 9 de la revue Plantes transgéniques des « professionnels des semences et de la protection des plantes » (comprendre des insecticides, des fongicides, ... !). « Les plantes transgéniques (...) s'inscrivent dans la continuité de l'oeuvre humaine de maîtrise de la nature »
Jean-Yves Le Déaut 1998 Rapport de l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques sur l'utilisation des organismes génétiquement modifiés dans l'agriculture et l'alimentation.

« Les plantes transgéniques sont très peu différentes de leur espèce originelle, elles ne diffèrent que par un petit nombre de caractères qu'on a réussi à leur faire exprimer »
Gilles Mercier, Chargé de recherche à l'INSERM L'Humanité 10 septembre 2004.

« Both theory and experience confirm the extraordinary predictability and safety of gene-splicing technology and its products » soit en franĉais : « Tant la théorie que l'expérience confirment l'extraordinaire prédictibilité et sécurité de la technologie de transgenèse et ses produits »
Henry I. Miller, Hoover Institution et premier directeur du bureau des biotechnologies de la FDA américaine. source : Pew initiative on food and biotechnoology 26 février 2002.

« Ces applications de l'amélioration génétique "conventionnelle" représentent des succès scientifique, technologique, commerciaux et humanitaires de proportions monumentales » et en anglais : « These applications of "conventional" genetic improvement represent scientific, technological, commercial and humanitarian successes of monumental proportions. However, the techniques used for these earlier successes were relatively crude and recently have been supplemented by "the new biotechnology," a set of techniques such as "gene-splicing" that make possible highly precise and predictable genetic modification.» par Henry I. Miller, Hoover Institution et premier directeur du bureau des biotechnologies de la FDA américaine. source : Pew initiative on food and biotechnoology 26 février 2002.

« [les représentants de l'agriculture biologique] ignorent les transferts horizontaux de gènes entre les êtres vivants et soutiennent que la transgénèse n’est pas naturelle ignorant deux publications majeures démontrant le contraire démontrant le contraire notamment chez la patate douce [...] et 49 autres espèces végétales dont l’igname et le bananier [qui sont des] organismes transgéniques naturels [sic]. Pour faire la transgénèse in vitro au laboratoire, on utilise le transfert naturel de gènes réalisé par Agrobacterium, une bactérie du sol [...] Dans l’Union européenne aucune variété ne peut être brevetée [vrai], seule une invention, par exemple une construction génétique est brevetable [vrai, mais alors une famille de variétés et pas seulement une variété peut être brevetée rendant le précédent énoncé malhonnête]. La brevetabilité des constructions génétiques est ainsi encouragée par l’INRA, le CNRS, etc qui rapportent des redevances [ca existe donc ! mais là, ce sont des gentils ?]. Le brevet ne privatise pas la connaissance [si], au contraire, l’inventeur a l’obligation de décrire son invention et rend ainsi public le résultat de ses investigations mais son utilisation exige l’accord du propriétaire du brevet [donc il peut en refuser l'usage et donc cela restreint l'usage].»
Agnès Ricroch, Agriculture Biologique vs OGM : six a priori récurrents d’un débat idéologique, European Scientist 24 mars 2020.

« Les plantes O.G.M. sont dans la continuité de l'évolution de l'agriculture. [...] depuis plusieurs milliers d'années, [l'homme] a "fabriqué", par la sélection, des plantes et des animaux qui n'existent pas dans la nature»
Ch-Michel WOLFF, Docteur ès-Sciences, Chargé de Recherche au CNRS, Institut de Biologie Moléculaire des Plantes, Strasbourg conférence prononcée le 5 octobre 2002. De son point de vue, on peut considérer qu'il y a continuité. Mais du point de vue du citoyen, il y a bien rupture !

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