Citations sur le Progrès ou la Science
Quelques citations en faveur du progrès ou de la
Science (souvent identifiés) et, plus bas, en leur défaveur
:
« Le resserrement de la collaboration avec les Etats pour des motifs
à la fois militaires et industriels, nous a sans doute profité, mais
il a bien fallu payer un prix pour leur soutien, et la suspicion que
le public ressent à notre égard en est l'une des conséquences »
Sir Michael Atiyah, quittant la présidence de la Royal Society, cité
dans G. Toulouse, Regards sur l'éthique des sciences Paris,
Hachette Littératures 1998 pp. 187-197
« La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe,
s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point
particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que
celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit,
toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit
des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur
utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur
l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle
à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des
points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale
provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit
scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que
nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas
formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes.
Et quoi qu'on dise, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est
précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable
esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance
est réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut
y avoir de connaissance. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est
construit. ».
Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique.
Paris, Librairie philosophique Vrin, 1999 (1ère édition : 1938),
chapitre 1er.
Ici c'est la propagande pro-science. En vérité, elle ne vise jamais à
la connaissance intrinsèque, pure et parfaite, mais à une bonne
maîtrise des utilités de tel ou tel objet. La science ne voit les
objets que par leur utilité ou au moins par ce par quoi on peut les
mesurer, afin de contrôler cette utilité. Les connaissances anciennes,
voire religieuses voyaient les objets aussi par leur essence ou par
leur utilité sans utilitarisme. Ainsi des tribus africaines
définissent le beau comme ce qui remplit la fonction (religieuse !)
qui est la sienne !
Cette fin est à rapprocher des propos de Vincent Peillon selon qui l'école doit "arracher
l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social,
intellectuel, pour après faire un choix. Je ne crois pas du tout à un
ordre moral figé."
« Savoir, c'est pouvoir »
Francis Bacon
« La révolution des OGM est un progrès indispensable »
Etienne-Emile Baulieu, Professeur honoraire au Collège de France et
scrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, Le Monde 22
octobre 2003. Ces propos étaient repris de son allocution devant les
autres académiciens sur « Changement et progrès ».
« Thanks to their discovery, David Gross, David Politzer and Frank
Wilczek have brought physics one step closer to fulfilling a grand
dream, to formulate a unified theory comprising gravity as well - a
theory for everything.»
http://nobelprize.org/physics/laureates/2004/press.html
« La propagande modifie les images mentales que nous
avons du monde (…) Elle prépare l’opinion à accueillir les nouvelles
idées et inventions scientifiques en s’en faisant inlassablement
l’interprète. Elle habitue le grand public au changement et au progrès.
»
E. Bernays, Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie.
Réédition 2007 La Découverte
« Le monde est désormais sans mystère ; l'univers
entier est revendiqué par la science et personne n'ose s'opposer à cette
revendication. »
Marcellin Berthelot
Les Origines de l'alchimie (1885) Cité par
Albert Gaillard in
Dieu à hauteur d'homme: une relecture critique du
christianisme, L'Harmattan, 1998, p. 56
« vous avez prétendu affirmer cette alliance indissoluble de la
science et de l’industrie, qui caractérise les sociétés modernes. Vous
en avez le droit et le devoir plus que personne, car les industries
chimiques ne sont pas le fruit spontané de la nature : elles sont
issues du travail de l’intelligence humaine. [...] Laissez-moi donc
vous dire nos rêves : le moment est propice, c’est après boire
que l’on fait ses confidences. On a souvent parlé de l’état futur des
sociétés humaines ; je veux, à mon tour, les imaginer, telles
qu’elles seront en l’an 2000 : au point de vue purement chimique,
bien entendu ; nous parlons chimie à cette table.
Dans ce temps-là, il n’y aura plus dans le monde ni agriculture, ni
pâtres, ni laboureurs : le problème de l’existence par la culture du
sol aura été supprimé par la chimie ! Il n’y aura plus de mines de
charbon de terre, ni d’industries souterraines, ni par conséquent de
grèves de mineurs ! Le problème des combustibles aura été supprimé,
par le concours de la chimie et de la physique. Il n’y aura plus ni
douanes, ni protectionnisme, ni guerres, ni frontières arrosées de
sang humain ! La navigation aérienne, avec ses moteurs empruntés aux
énergies chimiques, aura relégué ces institutions surannées dans le
passé ! Nous serons alors bien prêts de réaliser les rêves du
socialisme … pour que l’on réussisse à découvrir une chimie
spirituelle, qui change la nature morale de l’homme aussi profondément
que notre chimie transforme la nature matérielle !
[...] Ce que les végétaux ont fait jusqu’à présent, à l’aide de
l’énergie empruntée à l’univers ambiant, nous l’accomplissons et nous
l’accomplirons bien mieux, d’une façon plus étendue et plus parfaite
que ne le fait la nature : car telle est la puissance de la synthèse
chimique.
[...] Un jour viendra où chacun emportera pour se nourrir sa petite
tablette azotée, sa petite motte de matière grasse, son petit morceau
de fécule ou de sucre, son petit flacon d’épices aromatiques,
accommodés à son goût personnel ; tout cela fabriqué
économiquement et en quantités inépuisables par nos usines ; tout
cela indépendant des saisons irrégulières, de la pluie, ou de la
sécheresse, de la chaleur qui dessèche les plantes, ou de la gelée qui
détruit l’espoir de la fructification ; tout cela enfin exempt de
ces microbes pathogènes, origine des épidémies et ennemis de la vie
humaine.
Ce jour-là, la chimie aura accompli dans le monde une révolution
radicale, dont personne ne peut calculer la portée ; il n’y aura
plus ni champs couverts de moissons, ni vignobles, ni prairies
remplies de bestiaux. L’homme gagnera en douceur et en moralité, parce
qu’il cessera de vivre par le carnage et la destruction des créatures
vivantes.
[...] Dans cet empire universel de la force chimique, ne croyez pas
que l’art, la beauté, le charme de la vie humaine soient destinés à
disparaître. Si la surface terrestre cesse d’être utilisée, comme
aujourd’hui, et disons-le tout bas, défigurée, par les travaux
géométriques de l’agriculteur, elle se recouvrira alors de verdure, de
bois, de fleurs ; la terre deviendra un vaste jardin, arrosé par
l’effusion des eaux souterraines, et où la race humaine vivra dans
l’abondance et dans la joie du légendaire âge d’or. »
Marcellin Berthelot, chimiste et homme d'Etat, discours prononce le 5 avril 1894 au banquet de
la Chambre syndicale des Produits chimiques.
« A l’avenir, dans l’ordre de la politique comme dans l’ordre des
applications matérielles, chacun finira par être assuré qu’il existe
des règles de conduite fondées sur des lois inéluctables, constatées
par l’observation, et dont la méconnaissance conduit les peuples,
comme les individus, à leur ruine. ». Et, plus loin, il conclut : «
C’est ainsi que le triomphe universel de la Science arrivera à assurer
aux hommes le maximum de moralité et de bonheur. ». « La science
réclame aujourd'hui à la fois la direction matérielle, la direction
intellectuelle et la direction morale des sociétés. ». « La science
domine tout, elle rend seule des services définitifs. Nul homme, nulle
institution désormais n'aura une autorité durable s'il ne se conforme
à ses enseignements ».
Marcellin Berthelot Science et Morale Paris, Impr. Nouvelle, 1895.
« Ce fut l'un des jours les plus étonnants de ma carrière
scientifique personnelle. [...] Quand [l'étudiant]l me l'a montré pour
la première fois, je ne pouvais pas le croire [...] Quand la
génération suivante est arrivée, presque tous les petits [de
drosophiles] étaient blonds » alors que leurs parents étaient bruns.
Parlant donc du forçage génétique, E. Bier « croit que cela va
transformer le monde de la génétique [...] car cela va permettre aux
chercheurs de contourner les règles de la génétique dans de nombreuses
sphères d'activité différentes ».
Ethan Bier Oregon Public Broadcasting on Thursday, 2015.
« La réalité m'a appris que la consommation demeure la variable clé du
progrès ».
Michel Bon, alors PDG de Carrefour
Le Figaro-Magazine, 28 mars
1992 (p. 36)
« The pioneer spirit is still vigorous within this
nation. Science offers a largely unexplored hinterland for the pioneer
who has the tools for his task. The rewards of such exploration both for
the Nation and the individual are great. Scientific progress is one
essential key to our security as a nation, to our better health, to more
jobs, to higher standard of living, and to our cultural progress.» (
V.
Bush)
« L'esprit des pionniers est encore vigoureux à l'intérieur de cette
nation. La science offre un arrière-pays largement inexploré pour le
pionnier qui a les outils pour cette tâche. La récompense d'une telle
exploration, à la fois pour la Nation et pour l'individu sont
formidables. Le progrès scientifique est une des clés essentielles pour
notre sécurité en tant que nation, pour améliorer notre santé, augmenter
les emplois, de meilleurs conditions de vie, et pour notre progrès
culturel. » (
V. Bush)
Selon Jean-Jacques Salomon, l'esprit de ce rapport est "Tout ce qui est
bon pour la science est bon pour la société". Il y défend que la
science, après la conquête de l'ouest et l'industrialisation était la
prochaine frontière. Salomon continue en disant que ce rapport a été la
source de la notion de nature linéaire de l'innovation : que la science,
en elle-même, est la force qui amène le progrès technique, et que la
science est donc cruciale pour réussir les objectifs de la nation dans
tous les domaines de compétence gouvernementale.
« Dans un monde où l'exploration de la planète n'est
plus une aventure, la véritable aventure humaine se situe aux confins de
la connaissance. »
Catherine Bréchignac, présidente du CNRS, colloque en l'honneur des 70
ans du Palais de la Découverte.
Actes
disponibles. Deux remarques :1) la "véritable aventure humaine"
semble donc impossible pour le commun des mortels. Pourquoi ? 2)
Pourquoi l'exploration de la planète n'est plus une aventure ?
« L'école fera la lumière : dès que la lumière aura lui, les fantômes
disparaîtront, nous apercevrons qu'il n'y a en France que des Français
- aujourd'hui tous égaux, et demain, quoi qu'on fasse, tous frères ! »
Ferdinand Buisson, prix Nobel de la Paix 1927
« substituer des
concepts scientifiques de la vie aux anciennes idéologies ; développer
harmonieusement dans chaque individu toutes ses potentialités
héréditaires ; supprimer les classes sociales et les remplacer par des
classes biologiques, la biocratie au lieu de la démocratie ; rendre
les hommes aptes à se conduire rationnellement : la fraternité, la loi
de l'amour ; le but de la vie n'est pas le profit »
Alexis Carrel, L'Homme, cet inconnu, p. 235
« faut établir des
relations nouvelles entre les hommes [et] tirer l'individu de l'état
de diminution intellectuelle, morale et physiologique amené par les
conditions modernes de la vie. De développer en lui toutes ses
activités virtuelles. De lui donner la santé »
Alexis Carrel, L'Homme, cet inconnu, Plon, Paris, 1941, p. 355
« la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps » et
que « beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux
efforts de l'hygiène et de la médecine »
Alexis Carrel, L'Homme, cet inconnu, Plon, Paris, 1941, p. 359.
« par une éducation
appropriée, on pourrait faire comprendre aux jeunes gens à quels
malheurs ils s'exposent en se mariant dans des familles où existent la
syphilis, le cancer, la tuberculose, le nervosisme, la folie, ou la
faiblesse d'esprit »
Alexis Carrel, L'Homme, cet inconnu, Plon, Paris, 1941, p. 364.
« Pour le neurobiologiste que je suis, il est naturel de considérer
que toute activité mentale, quelle qu'elle soit, réflexion ou
décision, émotion ou sentiment, conscience de soi... est déterminée
par l'ensemble des influx nerveux circulant dans des ensembles définis
de cellules nerveuses, en réponse ou non à des signaux extérieurs.
J'irai même plus loin en disant qu'elle n'est que cela. [...]
L'identité entre états mentaux et états physiologiques ou
physico-chimiques du cerveau s'impose en toute légitimité »
J.P. Changeux, professeur en neurobiologie au Collège de France et
ancien président du Comité national d'éthique.
Entretien avec édité par La découverte-Le Monde vol. 5 1985
p.68.
L'Homme neuronal 1983 Fayard p.364. Il est difficile d'être
plus réductionniste...
« La formule sacrée du positivisme : l'amour pour principe, l'ordre
pour base, et le progrès pour but »
Auguste Comte, philosophe français, 1798-1857
« Si j'en avais la possibilité, je serais tout à fait capable de me
lancer dans le clonage d'un homme préhistorique. [...] Pour le moment,
l'avenir de l'humanité, sur le plan technologique, est somptueux. On
comprend les choses de mieux en mieux, même s'il restera toujours des
mystères. On parle de mutations génétiques, de transhumanisme. On
commence aussi à se balader dans l'espace, on envisage de conquérir
Mars. On n'y est pas encore, mais ça avance. Et ça me passionne. Si on
colonise Mars dans quelques milliers d'années, alors cela signifiera
que nous serons devenus une autre espèce, voir un autre genre. Et donc
que la diversité que nous avons perdue sur Terre, de par la
démographie et la circulation, pourrait renaître, sous la forme d'une
diversité astronomique. »
Yves Coppens L'Express du 15 février 2016
« Il arrivera donc, ce moment où le soleil n’éclairera plus, sur la
terre, que des hommes libres, et ne reconnaissant d’autre maîtres que
leur raison ; où les tyrans et les esclaves, les prêtres et leurs
stupides ou hypocrites instruments n’existeront plus que dans l’histoire
et sur les théâtres ; où l’on ne s’en occupera plus que pour
plaindre leurs victimes et leurs dupes, pour s’entretenir, par l’horreur
de leurs excès, dans une utile vigilance, pour savoir reconnaître et
étouffer, sous le poids de la raison, les premiers germes de la
superstition et de la tyrannie, si jamais ils osaient reparaître. »
Condorcet, Mars 1794 (en pleine Terreur et moins d'un mois avant d'être
tué par cette Terreur)
Esquisse d’un tableau historique des progrès
de l’esprit humain
« La nature n'a marqué aucun terme au développement des facultés
humaines ; la perfectibilité de l'homme est réellement infinie »
Concorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit
humain (1793)
« Ce sont ceux qui connaissent peu, et non ceux qui connaissent
beaucoup, qui affirment aussi catégoriquement que tel ou tel problème ne
sera jamais résolu par la science. »
Charles Darwin
La Filiation de l’Homme, 1871, Introduction.
A
contrario, on comprend que « la science » résoudra tous les
problèmes ... C'est bien une idéologie positiviste bien que Darwin soit
plus fin que les positivistes de son siècle.
« Les pertes d'emploi dues aux délocalisations
sont faibles. La véritable cause de la baisse des effectifs dans
l'industrie, c'est le progrès technique. »
Guillaume Daudin, économiste à l'Observatoire Français des
Conjonctures Economiques (OFCE) 20 minutes 5 juillet 2005.
« On entend dire que la science est maintenant soumise à des
impératifs de rentabilité économique ; cela a toujours été vrai. Ce
qui est nouveau, c'est que l'économie en soit venue à faire
ouvertement la guerre aux humains ; non plus seulement aux
possibilités de leur vie, mais à celles de leur survie. C'est alors
que la pensée scientifique a choisi, contre une grande part de son
propre passé anti-esclavagiste, de servir la domination spectaculaire.
La science possédait, avant d'en venir là, une autonomie relative.
Elle savait donc penser sa parcelle de réalité ; et ainsi elle avait
pu immensément contribuer à augmenter les moyens de l'économie. Quand
l'économie toute-puissante est devenue folle, et les temps
spectaculaires ne sont rien d'autre, elle a supprimé les dernières
traces de l'autonomie scientifique, inséparablement sur le plan
méthodologique et sur le plan des conditions pratiques de l'activité
des « chercheurs ». On ne demande plus à la science de comprendre le
monde, ou d'y améliorer quelque chose. On lui demande de justifier
instantanément tout ce qui se fait. »
Guy Debord Commentaires sur la société du spectacle Ed. G.
Lebovici 1988
« Ils ne parviendront pas à bloquer notre marche vers l'avenir »
Josef Goebbels 21 juin 1934 pour critiquer ceux qui s'opposent aux
nazis. Il invoque donc l'avenir pour justifier n'importe quoi..
Rudolph Hess dit aussi, le 24 juin1934 : « Celui qui a confiance en
nous nous soutient. Quiconque s’oppose à nous devra le payer de sa vie
! ». C'est exactement la définition du fascisme : l'union fait la
force et celle-ci doit être obtenue par tous les moyens. Y compris par
la force contre ceux qui seraient en désaccord avec les tenants du
pouvoir. Autant dire que la liberté vient toujours loin derrière la
force !
« Je les ai vues, les représailles du soldat vengeur, du paysan
châtiant en bon ordre, libéral, juriste républicain, j'ai vu ces
choses et je me suis incliné comme si j'apercevais l'épée de
l'Archange.»
Jules Ferry parle ici de la répression de la Commune de Paris (1870).
Il fut surnommé "Ferry le Tonkinois", l'homme qui établit le
protectorat en Tunisie pendant son premier ministère et établit le
pouvoir colonial de la France au Tonkin pendant le second, l'homme qui
en 1885 prononça un discours dont Charles-André Julien a pu dire qu'il
était « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la
Tribune. ».
« Nous partons d'abord d'une observation, nous obtenons des nombres
que nous mesurons, puis nous obtenons une loi qui résume tous les
nombres. Mais le vrai triomphe de la science, c'est de pouvoir trouver
une manière de penser telle que cette loi soit évidente. »
Richard Feynman, Cours de Physique, Mécanique 2
« Tout mon effort aura été de montrer la supériorité scientifique du
libéralisme sur le socialisme. Le socialisme est une ambition folle,
une démesure intellectuelle.»
Friedrich von Hayek, père de l'école libérale économique, dans Le
Figaro-Magazine du 18 férier 1984 (entretien avec Guy Sorman),
recité à son décès dans Le Figaro-Magazine 28 mars 1992.
« L'humanité doit s'attacher à étudier des faits et à obéir à des
lois, elle a trop longtemps obéi à des prêtres et vécu sous le joug
des révélations; Ce congrès contribue à répandre le culte de la vérité
scientifique. »
E. Herriot, maire de Lyon, au cours d'un congrès à Lyon en 1906
« La France doit toujours croire en la science, au progrès en la
connaissance, au savoir humain. [...] Ceux qui contestent la science
ne contestent pas simplement une recherche ou n’insistent pas pour en
évoquer les risques ; ils veulent mettre profondément en question
l’idée même de progrès et de démocratie. »
F. Hollande Allocution du 3 avril 2014 à l'occasion du 50e
anniversaire de l'INSERM
« S'appuyer sur l'expérience du passé devrait suffire à démontrer que
la plupart des révolutions technologiques sont issues de recherches
dont la seule motivation était le progrès de la connaissance.»
Pierre Joliot-Curie Biologiste, Scientifique (1932 - ) La
Recherche passionnément
« La tâche de la science, commencée depuis des millénaires, est de
poursuivre une adaptation de plus en plus précise de notre esprit
[enfin l'esprit de ceux qui acquièrent cette connaissance !] à la
réalité, de construire une représentation de plus en plus adéquate du
monde qui nous entoure et auquel nous appartenons, pour le comprendre
d'abord, puis pour passer de la compréhension à la prévision et
ensuite à l'action. »
Paul Langevin Cahiers de l'Union Rationnaliste n. 80 de
mars-avril 1940
« Il faut donc qu'à l'effort de construire la science, nous joignons
celui de la rendre accessible, de manière que l'humanité poursuive sa
marche en formation serrée, sans avant-garde perdue ni arrière-garde
trainante. »
Paul Langevin 1946
« Le principe de progrès doit continuer à guider l'humanité et
.../... si la prévention et la biovigilance se justifient, le principe
d'inaction ne saurait être la seule traduction du principe de
précaution. »
Jean-Yves Le Déaut, Député de Meurthe-et-Moselle, vice-président de
l'Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST),
et président de deux commissions parlementaires ayant rendu des avis
(très favorables) sur les OGM. Le texte complet doit pouvoir se
retrouver sur son site et a été publié dans le numéro
9 de la revue Plantes transgéniques des « professionels
des semences et de la protection des plantes » (comprendre des
insecticides, des fongicides, ... !).
« Nous croyons que le but dernier des sciences humaines n'est pas de
constituer l'homme, mais de le dissoudre [...] [Il faut] réintégrer la
culture dans la nature et finalement la vie dans l'ensemble de ses
conditions physico-chimiques»
Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage Chap. IX Plon 1962 p.
326 sq.
« L'évolution des trente dernières années [...] nous a montré la
réalité du continuum entre l'acquisition de nouvelles données
fondamentales et la création des nouveaux objets nécessaires pour
assurer un développement durable de nos sociétés. Ceci n'est pas
nouveau, Pasteur lui-même avait déjà souligné qu'il n'y a pas de fossé
entre la science et les applications de la science, nous avons
simplement trop tendance à l'oublier.»
Bernard Meunier, le 21 octobre 2004 dans sa déclaration aux chercheurs
après sa nomination à la tête du CNRS.
« Les machines (je n'excepte pas les plus belle, industrielles,
administratives) ont donné à l'homme une malheureuse faculté, celle
d'unir les forces sans avoir besoin d'unir les coeurs, de coopérer
sans aimer, d'agir et vivre ensemble sans se connaître ».
Jules Michelet, Le peuple Garnier-Flammarion 1974 p. 145
« Le progrès et l'innovation sont nécessaires à l'agriculture
française pour en assurer la pérennité et la compétitivité [...]. Il
est temps d'adopter une attitude responsable, basée sur la science,
pour une utilisation raisonnée des plantes et des produits
alimentaires issus des biotechnologies et au nom d'une légitime
aspiration au progrès. »
Monsanto dépèche citée par Agrisalon
le 17 août 2004.
« L'histoire montre que la recherche scientifique a toujours été
orientée, plus ou moins directement, par la société dans laquelle elle
était faite. La politique du CNRS [Centre National de la Recherche
Scientifique] n'a échappé, à aucun moment, à ce conditionnement.»
Michel Morange, Professeur de biologie moléculaire à l'université
Paris VI et à l'Ecole normale supérieure.« Il était une fois, les
sciences de la vie », La Revue pour l’histoire du CNRS, N°24 - Automne
2009, mis en ligne le 5 octobre 2009. URL : http://histoire-cnrs.revues.org/document9058.html
« Ne regardez pas les choses comme elles sont, mais comme elles
pourraient être. »
Oppenheimer, cité par Felix Adler, tirée du livre
American
Prometheus
« Nous croyons d'une foi impérieuse et inébranlable que la science
est bonne en soi. »
Robert Julius Oppenheimer La science et le bon sens Gallimard
NRF, Paris, 1955. Ce livre fait suite à une série de conférences
faites en 1953 au micro de la BBC. On rappelle que Oppenheimer est un
des dirigeants du projet Manhattan.
« Pour que les ouvriers de la ville et de la campagne soient
affranchis du joug économique qui pèse sur eux, il faut qu'ils soient
affranchis du joug de leurs passions et de leurs bas instincts, de
leurs vices, de leurs paresses. Le jour où nos ouvriers seront
instruits, énergiques, maîtres d'eux-mêmes, sobres et vraiment
humains, les questions sociales seront résolues puisqu'à ce moment ils
seront capables d'une union très forte pour des projets de longue
haleine. »
Jules Payot, inspecteur d'Académie, Aux instituteurs et aux
institutrices. Conseils et directions pratiques 1897
« Rapidement, peut-être seulement dans quelque décades, si nous
consentons au léger sacrifice nécessaire, les hommes libérés par la
science vivront joyeux et sains, développés jusqu’aux limites de ce
que peut donner leur cerveau. Ce sera un Eden qu’il faut situer dans
l’avenir au lieu de l’imaginer dans un passé qui fut misérable. »
Jean Perrin prix Nobel de physique en 1926 lors de la création de la Caisse
nationale des sciences, ancêtre du CNRS
« Nous, scientifiques, sommes convaincus que ce que nous appelons un
"fait" ou une "vérité" ne sera plus demain, au mieux, qu'un élément
intégré dans un ensemble plus complexe, au pire une erreur
d'interprétation historique due à l'insuffisance des moyens et des
concepts du moment.»
Marc Peschanski, directeur de Recherche à l'INSERM dans "Entre idées
réactionnaires et politique politicienne, bien peu de science" dans La
vie de la Recherche Scientifique, n° 355 (11/2003) revue du
SNCS, syndicat de chercheurs scientifiques p.32-43 « La seule limite à
l'acquisition des connaissances qui soit fondée de façon aussi
universelle et intemporelle est le respect dû à un être vivant. Les
autres limitations du champ de l'acquisition des connaissances -
souhaitées par certains à un moment donné de l'histoire et dans un
lieu géographique donné - ne peuvent prétendre reposer sur des valeurs
éthiques du même ordre ».
« Typiquement, le concept récemment promu «d’acceptabilité
sociale » d’une recherche scientifique est, par définition, d’un ordre
conjoncturel, opposable et révisable. Son application, normative et
limitative, aboutit à interdire l’acquisition des connaissances sur
certains terrains. Elle s’oppose donc frontalement à la valeur éthique
universelle que représente cette activité. La valeur éthique de
l’activité de recherche scientifique justifie que l’on combatte par
principe l’introduction de telles bornes d’ordre conjoncturel, la
liberté de la recherche impliquant celle de ses champs et de ses
moyens. »
Marc Peschanski, directeur de Recherche à l'INSERM dans "Entre idées
réactionnaires et politique politicienne, bien peu de science" dans La
vie de la Recherche Scientifique, n° 355 (11/2003) revue du
SNCS, syndicat de chercheurs scientifiques p.32-43
« Si timide que l'on soit, il faut bien que l'on interpole ;
l'expérience ne nous donne qu'un certain nombre de points isolés, il
faut les réunir par un trait continu ; c'est là une véritable
généralisation. Mais on fait plus, la courbe que l'on tracera passera
entre les points observés et près de ces points ; elle ne passera pas
par ces points eux-mêmes. Ainsi on ne se borne pas à généraliser
l'expérience, on la corrige ; et le physicien qui voudrait s'abstenir de
ces corrections et se contenter vraiment de l'expérience toute nue
serait forcé d'énoncer des lois bien extraordinaires.
Les faits tout nus ne sauraient donc nous suffire ; c'est pourquoi il
nous faut la science ordonnée ou plutôt organisée.
On dit souvent qu'il faut expérimenter sans idée préconçue. Cela n'est
pas possible ; non seulement ce serait rendre toute expérience stérile,
mais on le voudrait qu'on ne le pourrait pas.»
Henri Poincaré
La science et l'hypothèse (1902, réédition
Flammarion Paris 1968, p. 159).
« ce qui reste incontestable, c'est que l'humanité
tend sans cesse, à travers ses oscillations, à un état plus parfait ;
c'est qu'elle a le droit et le pouvoir de faire prédominer de plus en
plus, dans le gouvernement des choses, la raison sur le caprice et
l'instinct.[...]On ne prouvera jamais la marche de l'humanité à celui
qui n' est point arrivé à la découvrir. C'est là le premier mot du
symbole du XIXe siècle, l'immense résultat que la science de l'humanité
a conquis depuis un siècle. Au-dessus des individus, il y a l'humanité,
qui vit et se développe comme tout être organique, et qui, comme tout
être organique, tend au parfait, c'est-à-dire à la plénitude de son
être.»
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
L'Avenir de la science - pensées de 1848 p. 24
« La science qui gouvernera le monde, ce ne sera plus la politique.
La politique, c'est-à-dire la manière de gouverner l'humanité comme
une machine, disparaîtra en tant qu'art spécial, aussitôt que
l'humanité cessera d'être une machine. La science maîtresse, le
souverain d'alors, ce sera la philosophie, c'est-à-dire la science qui
recherche le but et les conditions de la société. [...] Organiser
scientifiquement l'humanité, tel est donc le dernier mot de la science
moderne, telle est son audacieuse mais légitime prétention.»
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
L'Avenir de la science - pensées de 1848 p. 36 éd.
Calmann-Levy, 1890, p. 36-37
« Oui, viendra un jour où l'humanité ne croira plus, mais où elle
saura
; un jour où elle saura le monde métaphysique et
moral, comme elle sait déjà le monde physique ; un jour où le
gouvernement de l'humanité ne sera plus livré au hasard et à
l'intrigue, mais à la discussion rationnelle du meilleur et des moyens
les plus efficaces de l'atteindre. Si tel est le but de la science, si
elle a pour objet d'enseigner à l'homme sa fin et sa loi, de lui faire
saisir le vrai sens de la vie, de composer, avec l'art, la poésie et
la vertu, le divin idéal qui seul donne du prix à l'existence humaine,
peut-elle avoir de sérieux détracteurs ?»
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
L'Avenir de la science - pensées de 1848 éd. 1890 p. 91
« Paris ayant une supériorité d'initiative et représentant un état
plus avancé de civilisation, a bien réellement droit de s'imposer et
d'entraîner vers le parfait les masses plus lourdes. [...] Longtemps
encore l’humanité aura besoin qu’on lui fasse du bien malgré elle.
Gouverner pour le progrès, c’est gouverner de droit divin.»
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
L'Avenir de la science - pensées de 1848 p. 343
« L’idéal d’un gouvernement serait un gouvernement scientifique, où
des hommes compétents et spéciaux traiteraient les questions
gouvernementales comme des questions scientifiques, et en
chercheraient rationnellement la solution. [...] La politique est une
science comme une autre, et exige apparemment autant d’études et de
connaissances qu’une autre. Dans les sociétés primitives, le collège
des prêtres gouvernait au nom des dieux ; dans les sociétés de
l’avenir, les savants gouverneront au nom de la recherche rationnelle
du meilleur. Dieu merci ![...] Cette manie qu'ont les sots de vouloir
qu'on leur donne la raison de ce qu'ils ne peuvent comprendre et de se
fâcher quand ils ne comprennent pas, est un des plus grands obstacles
au progrès. Les sages de l'avenir la mépriseront.
Mais comment, direz-vous, imposer à la majorité ce qui est le
meilleur, si elle s'y refuse ? -ah ! Là est le grand art.»
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
L'Avenir de la science - pensées de 1848 p. 350
« Ce monde supérieur que nous rêvons pour la réalisation de la raison
pure n'aurait pas de femmes.»
Ernest Renan Dialogues philosophiques
« les pays où il y a des classes marquées sont les meilleurs pour les
savants; car, dans de tels pays, ils n'ont ni devoirs politiques, ni
devoirs de société; rien ne les fausse. Voilà enfin pourquoi le savant
s'incline volontiers (non sans quelque ironie) devant les gens de
guerre et les gens du monde. [...] Si l'on veut imaginer quelque chose
de solide, il faut concevoir un petit nombre de sages tenant
l'humanité par des moyens qui seraient leur secret et dont la masse ne
pourrait se servir, parce qu'ils supposeraient une trop forte dose de
science abstraite. La science est ainsi le grand agent de la
conscience divine. »
Ernest Renan Dialogues philosophiques , Ed. Calmann-Lévy,
écrit en 1871.
« Deux éléments, le temps et la tendance au progrès, expliquent
l'univers. »
Ernest Renan Artiste, écrivain, Historien, Philologue, Philosophe
« L’humanité inférieure, dans une telle hypothèse, serait
bientôt matée par l’évidence, et l’idée même de la révolte
disparaîtrait. La vérité sera un jour la force. « Savoir, c’est
pouvoir » est le plus beau mot qu’on ait dit. L’ignorant verra
les effets et croira ; la théorie se vérifiera par ses
applications. Une théorie d’où sortiront des machines terribles,
domptant et subjuguant tout, prouvera sa vérité d’une façon
irrécusable. Les forces de l’humanité seraient ainsi concentrées en un
très petit nombre de mains, et deviendraient la propriété d’une ligue
capable de disposer même de l’existence de la planète et de terroriser
par cette menace le monde tout entier. Le jour, en effet, où quelques
privilégiés de la raison possèderaient le moyen de détruire la
planète, leur souveraineté serait créée ; ces privilégiés
régneraient par la terreur absolue, puisqu’ils auraient en leurs mains
l’existence de tous ; on peut presque dire qu’ils seraient
dieux… »
E. Renan, Troisième dialogue philosophique, 1876
« Une large application
des découvertes
de la physiologie et
du principe
de sélection
pourrait amener
la création
d’une race
supérieure, ayant
son droit
de gouverner,
non seulement
dans sa science, mais
dans la supériorité même
de son sang, de son cerveau et de ses nerfs. Ce seraient là des espèces de dieux ou dévas, êtres
décuples en
valeur de
ce que nous sommes,
qui pourraient
être viables
dans des
milieux artificiels.
La nature
ne fait rien que de viable dans les conditions générales ;
mais la science pourra
étendre les
limites de
la viabilité.
La nature
jusqu’ici a
fait ce qu’elle a pu ; les
forces spontanées
ne dépasseront
pas l’étiage
quelles ont
atteint. C’est
à la science à prendre l’œuvre
au point
où la nature l’a laissée. La botanique fait
vivre artificiellement
des produits
végétaux qui
disparaîtraient si
la main de l’homme ne les soutenait incessamment.
[...] De même que l’humanité est sortie de l’animalité, ainsi la
divinité sortirait de l’humanité. Il y aurait des êtres qui se
serviraient de l’homme comme l’homme se sert des animaux. »
E. Renan, Troisième dialogue philosophique, 1876
« Les sciences se caractérisent par le fait qu'il y a progrès. »
Pierre Rosenberg, historien de l'art, collectionneur et conservateur Le Monde de l'éducation - Février
2001
« Dans une société bien organisée, quoique personne ne puisse
parvenir à tout savoir, il faut néanmoins qu'il soit possible de tout
apprendre. »
Talleyrand, Rapport sur l'instruction publique, septembre 1791.
« En science, il ne suffit pas d'être bon, il faut être le meilleur »
Gabriel Ruget, Directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Paris Le
Monde 12 mars 2003.
« Les scientifiques rendent des services importants à la classe
industrielle, mais ils reçoivent d'elle des services qui sont encore
plus importants, puisqu'ils reçoivent leur existence même »
H. de Saint Simon Catéchisme des industriels (1823), Oeuvres
Vol. V Anthropos. Notons que Saint-Simon a pris pour mentor
Auguste Comte, qui a, plus tard, fondé le scientisme !
« L'Humanité est vouée au progrès à perpétuité. »
Alfred Sauvy, économiste (1898-1990)
« Oui, je crois que la science peut nous sauver.[...] . Mais la science
et le progrès sont plus que jamais une évidence et une raison d’espérer.
J’ai beaucoup de mal avec des tendances régressives qui deviennent
dominantes à gauche. [...] Je trouve aussi tragiques les fatwas
anti-OGM. Là encore, je regrette que la peur du progrès ait circonvenu
la gauche – et la droite aussi. [...] Je suis pour le progrès et pour
l’encadrement de ce progrès. Je suis progressiste, parce que je ne
laisse pas tout le pouvoir au marché : ça me paraît très cohérent.
Encore une fois, c’est la réalité qui doit primer. A-t-on besoin des OGM
? Oui, je le crois. En matière de santé, d’environnement, mais aussi
d’agriculture. »
« Nous ne pouvons pas renoncer à cette idée même [du Progrès]. Nos
sociétés, nos civilisations en ont besoin ».
Manuel Valls,
Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin
de gauche, entretien avec Claude Askolovitch, Robert Laffont, 2008
« Je crois que l'avenir de l'humanité est dans le
progrès de la raison par la science »
Émile Zola, écrivain et journaliste français, 1840-1902
« la forme du logo [vaguement arrondi mais pas tout à fait] figure le
processus même de la recherche, toujours en devenir, et évoque la
matière mise à la disposition de nos chercheurs par notre planète. Une
matière malléable, prête à se livrer aux expertises de la recherche
scientifique comme la motte de terre glaise dans les mains du
sculpteur.»
C. Zeitoun, Une
nouvelle identité visuelle pour le CNRS, Le Journal du CNRS,
n° 225, p. 34 octobre 2008.
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Des opposants au Progrès ou à la Science :
« Il est une erreur fort à la mode, de laquelle
je veux me garder comme de l’enfer. Je veux parler de l’idée de progrès.
Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans
garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette
des ténèbres sur tous les objets de la connaissance ; la liberté
s’évanouit, le châtiment disparaît. Qui veut y voir clair dans
l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée
grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a
déchargé chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité,
dégagé la volonté de tous les liens qui lui imposait l’amour du
beau : et les races amoindries, si cette navrante folie dure
longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil
radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une
décadence déjà trop visible [...] Dans l’ordre poétique et artistique,
tout révélateur a rarement un précurseur. Toute floraison est spontanée,
individuelle. Signorelli était-il vraiment le générateur de Michel-Ange
? Est-ce que Pérugin contenait Raphaël ? L’artiste ne relève que de
lui-même. Il ne promet aux siècles à venir que ses propres œuvres. Il ne
cautionne que lui-même. Il meurt sans enfants.»
C. Baudelaire compte rendu de l’Exposition universelle de 1855
« Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L’ennui fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l’immortalité. »
Baudelaire
Les fleurs du Mal.
« Les badauds qui ont l’habitude de s’extasier devant toutes les
transformations de la vie moderne, qu’ils appellent pompeusement : «
le Progrès », devant toutes les innovations qui ne font, en réalité,
que rendre la vie plus fiévreuse, plus active, plus superficielle,
nous pardonneront de jeter un peu d’eau froide sur leur enthousiasme.
Tout d’abord, nous relèverons cette observation, que presque tous les
admirateurs du progrès sont précisément ceux qui ont le plus à en
souffrir. Tandis que des vieillards qui ont accumulé toutes les
connaissances humaines, qui plient sous le poids de la science, vous
déclarent à la fin de leur carrière qu’après tout la science est bien
vaine, que l’homme ne sait encore rien, que malgré tout ce monceau de
découvertes le bazar scientifique est parfaitement inutile au bonheur
de l’humanité »
Emile Bisson - La science c’est le mal [publié en 1897
dans « L’État Naturel. Et la part du prolétaire dans la civilisation
»]. ouvrier naturien
« La science du hasard, en effet, ne saurait, plus que tout autre
science, prétendre à régir nos actes ; elle peut seulement, comme
c'est le rôle de la science, faciliter la réflexion qui précède
l'action chez tous les êtres raisonnables. Dans les questions
compliquées, le bon sens a besoin d'être guidé par les résultats du
calcul ; les formules ne créent pas l'esprit de finesse, mais en
facilitent l'usage. »
Émile Borel, Le hasard. E.
Borel est un très grand mathématicien ayant travaillé à fonder les
probabilités.
« La décadence ne peut trouver d'agents que lorsqu'elle porte le
masque du progrès.»
George Bernard Shaw, Artiste, Critique, Dramaturge, Journaliste,
Scénariste (1856 - 1950)
« cet ouvrier, qui reste tout le jour devant les fours par une
température de 40 à 60 degrés, qui l’a anémié, qui l’a mis dans cet état
déplorable ?
La Science !
Qui a apporté l’usage des toxiques, que l’on ne trouve dans la nature
qu’à l’état neutre, c’est-à-dire à l’état de corps simple ?
La Science !
Qui a apporté l’usage de la céruse, du phosphore qui donne la nécrose,
des acides nombreux, et de tant d’autres choses qui chaque année font
une si effroyable consommation d’humains ?
La Science !
Qui a embrigadé l’homme pour le faire descendre dans les mines où il ne
reçoit ni lumière, ni air respirable ?
La Science !
Qui a apporté l’usage de la lumière artificielle qui atrophie la vue ?
La Science !
Qui a construit ces lourds vaisseaux chargés d’hommes qui si souvent
s’abîment sous les flots et dont les victimes ne peuvent plus se compter
?
La Science !
Au lieu d’accuser faussement la nature, qui nulle part cependant ne nous
oblige à braver les éléments, pourquoi l’homme devant ces grandes
catastrophes, ne songe-t-il pas à en accuser son imprudence,
c’est-à-dire :
La Science !
Et les chemins de fer ?
C’est l’invention qui a peut-être fait le plus de mal a l’humanité, et,
au lieu de lui apporter ce qu’il était en droit d’en attendre,
l’ouvrier, au contraire, n’a vu que s’accroître sa misère et son
esclavage, les chemins de fer ayant surtout favorisé la spéculation,
l’agiotage et particulièrement la concurrence. C’est donc encore un
méfait de la science ! Nous ne parlerons que pour mémoire des milliers
de victimes écrasées chaque année. Les partisans quand même du progrès
font grand tapage quand leur science a découvert quelque remède à nos
maux ; mais ils s’abstiennent de nous dire que c’est cette même science
qui nous a apporté nos maladies, puisque dans l’état primitif la maladie
y est pour ainsi dire inconnue. Au point de vue moral, je ne vois pas
que la science nous soit très profitable ! au contraire : en pénétrant
l’individu de son rationalisme outrancier, elle a incontestablement tué
chez lui tout idéal. Ce n’est peut-être pas une chance. »
Emile Bisson -
La science c’est le mal [publié en 1897
dans « L’État Naturel. Et la part du prolétaire dans la civilisation
»]. ouvrier naturien
« L'esprit scientifique, par les applications pratiques qu'il
détermine, donne une place telle dans l'activité sociale, à lactivité
technique, industrielle et commerciale, ainsi qu'à toutes les formes
du souci utilitaire, que, sous l'apparence d'augmenter le bien-être, i
lmenace de tarir les source de la joie ».
« Le monde est un spectacle à regarder et non un problème à résoudre
».
Jules de Gaultier (1858-1942)
« Ces misérables esclaves des rouages et des registres se mirent à
se féliciter d’être les Vainqueurs de la Nature. Vainqueurs de la
Nature, vraiment ! En fait, bien entendu, ils avaient simplement
renversé l’équilibre de la Nature et étaient sur le point d’en subir
les conséquences. Songez donc à quoi ils se sont occupés au cours du
siècle et demi qui a précédé la Chose. À polluer les rivières, à tuer
tous les animaux sauvages, au point de les faire disparaître, à
détruire les forêts, à délaver la couche superficielle du sol et à
la déverser dans la mer, à consumer un océan de pétrole, à gaspiller
les minéraux qu’il avait fallu la totalité des époques géologiques
pour déposer. Une orgie d’imbécillité criminelle. Et ils ont
appelé cela le Progrès. Le Progrès ! »
Aldous Huxley Temps futurs (1948) Quelques extraits.
« Je comprendrais, encore une fois, qu’un sauvage de l’Amérique du
Sud, qui n’aurait jamais quitté sa forêt, vînt me dire que la terre
est infinie, et que l’homme, par conséquent, ne peut la troubler.
Aujourd’hui, avec la science, la proposition est entièrement renversée
: c’est l’homme qui est infini, grâce à la science, et c’est la
planète qui est finie. L’espace et le temps n’existent plus par la
vapeur et l’électricité. (...) La terre n’est plus pour nous, (...)
qui pouvons en faire le tour quarante ou cinquante fois dans notre
vie, ce qu’elle pouvait être aux yeux des hommes de l’antiquité, qui
n’en avaient jamais mesuré la circonférence. Pour nous, elle est
limitée, très limitée, puisque nous pouvons en faire aussi vite le
tour qu’un Grec eût pu faire le tour de l’Attique (...) Or, quand on
voit une chose aussi limitée que la terre et une puissance aussi
illimitée qu’est celle de l’homme armé du levier de la science, l’on
peut se demander quelle action peut avoir un jour cette puissance
illimitée sur notre pauvre terre si limitée et si bornée aujourd’hui
».
Eugène Huzar, La fin du monde par la science (1855), Paris,
(rééd. ErE, 2008).
Le « monstrueux et incompréhensible cataclysme que fut, pour une si
large et si innocente fraction de l'humanité, le développement de la
civilisation occidentale ».
Claude Lévy-Strauss Tristes Tropiques Huitième partie chapitre XXX p.
387-388.
« Chaque parole échangée, chaque ligne imprimée, établissent une
communication entre deux interlocuteurs, rendant étale un niveau qui
se caractérisait auparavant par un écart d'information, donc une
organisation plus grande. »
Claude Lévi-Strauss Tristes Tropiques. 9ème partie, chapitre XL, pp.
495-496
« Dans le monde moderne, le système de libertés et
de défenses implicites exerce son influence sur les auteurs à travers
les lecteurs. Un auteur qu’on ne lit pas est un auteur victime de la
pire des censures : celle de l’indifférence. C’est une censure
plus effective que celle de l’Index ecclésiastique. Il n’est pas
impossible que l’impopularité de certains genres – celle de la poésie,
par exemple, depuis Baudelaire et les symbolistes – soit le résultat
de la censure implicite de la société démocratique et progressiste. Le
rationalisme bourgeois est, pour ainsi dire, constitutionnellement
contraire à la poésie. Ce qui explique que la poésie, depuis les
origines de l’époque moderne – c’est-à-dire depuis les dernières
années du XVIIIe siècle – se soit manifestée comme rébellion. La
poésie n’est pas un genre moderne; sa nature profonde est hostile ou
indifférente aux dogmes de la modernité que sont le progrès et la
survalorisation du futur. Sans doute certains poètes ont-ils cru
sincèrement et passionnément aux idées progressistes, mais ce que
disent réellement leurs œuvres est tout autre. La poésie, quel que
soit le contenu manifeste du poème, est toujours une
transgression de la rationalité et de la moralité de la société
bourgeoise. Notre société croit en l’histoire – presse, radio,
télévision : ce qui se passe maintenant – et la poésie est, par
nature, hors du temps. »
Octavio Paz prologue à Sor Juana Inés de la Cruz, Gallimard,
1987, p. 19-20
« Nous sommes malades de progrès. Il y a hypertrophie du cerveau, les
nerfs se développent au détriment des muscles ; et c'est cette
victoire des nerfs sur le sang qui décide de nos mœurs, de notre
littérature, de notre époque entière. Nous ne sommes plus même aux
siècles derniers, à ces âges classiques de la tragédie, dans le
bercement d'une perfection de langage. Nous sommes à l'âge des chemins
de fer et des comédies haletantes où le rire n'est souvent qu'une
grimace d'angoisse, à l'âge du télégraphe électrique et des oeuvres
extrêmes. Ce qui nous tue, ce qui nous maigrit, c'est que nous
devenons savants, c'est que les problèmes physiques et sociaux vont
recevoir leur solution un de ces jours. Nous allons voir la vérité, et
vous pensez quelle impatience nous tient, quelle hâte fébrile, nous
mettons à vivre et à mourir ! Tout le siècle est là. Au sortir de la
paix monarchique et dogmatique, lorsque le monde et l'humanité ont été
remis en question, on a repris l'éternelle étude sur des bases
nouvelles, on a fait de surprenantes découvertes, dès les premiers
pas. Et l'on a l'âpre désir d'aller toujours en avant, d'aller jusqu'à
l'infini et l'absolu. Nous sentons la vérité qui court devant nous, et
nous courons.»
Emile Zola L'Education physique (Lettres parisiennes - La
Cloche, 6 octobre 1872)
« Le 20e siècle va bientôt montrer son vrai visage en sonnant la
charge avec des révolutions russes et une première guerre mondiale que
personne ne voit venir. Pour l'heure tout est calme. La vie
quotidienne est envahie par de nouvelles techniques et les guerres,
les famines comme les révoltes semblent révolues et appartenir à une
époque dépassée. On croit plus au Progrès qu'à la bible. Et cet
évangile des nouveaux croyants du Siècle est chaque jour démontrée par
les miracles technologiques et scientifiques que la grande presse
annonce. »
Stefan Zweig Le monde d'hier (1942).
Références
[V.Bush] Vannevar Bush July Science : the endless
frontier. A report to the President on a program for Postwar
Scientific ResearchWashington DC : National Science Foundation
(reprint 1960)