Citations

« C'est en octobre 1987 que Laurence [Tiennot-Herment] apprend la nouvelle qui va bouleverser sa vie : Charles-Henri, son fils unique, est atteint d'une maladie neuromusculaire dégénérative d'origine génétique, la myopathie de Duchenne. .../... l'état de santé de Charles-Henri se dégrade progressivement et le fauteuil s'impose. Laurence culpabilise. C'est elle qui, peut-être, a transmis le mauvais gène à son fils et c'est à elle de le sauver.»
MAIF Magazine, n° 142 octobre 2006 p. 13. Dans cet article le journaliste brosse l'histoire qui a mené Laurence Thiennot-Herment à devenir présidente de l'AFM. On voit bien à la référence au « mauvais gène » vers quoi tendra cette amoncellement de bons sentiments : au pire ... sans surtout supporter la moindre critique. On voit aussi que la conception que sous-tend la biologie moléculaire avec ses bons gènes et ses mauvais gènes fait que des parents peuvent se poser la question d'une responsabilité. Autrefois, on parlait de maladie de famille. Il n'y avait pas de responsable (donc la question des coupables ne se posait pas). C'était la fatalité. Avec les modernes, on veut des responsables, des coupables pour tout. Et la vision mécaniste du vivant que sous-tend la biologie moléculaire appuyée par l'AFM y participe et l'encourage. Les avantages sont infimes (très petit nombre de personnes soignables), les inconvénients immenses.

« Afin de pallier [le] dysfonctionnement de certains gènes, responsables de nombreuses pathologies, les scientifiques s'efforcent désormais de leur trouver des remplaçants plus fiables. Une technique théoriquement applicable à toutes les maladies, des plus bénignes aux plus sévères. » Nadia Gorbatko TGV Magazine août 2005

« Avant de pouvoir généraliser la thérapie génique, les chercheurs devront relever un autre défi : trouver le vecteur idéal pour ces gènes médicaments, capable de franchir toutes les barrières biologiques et de les déposer à l'exact endroit où ils sont attendus [??]» Nadia Gorbatko TGV Magazine août 2005

« Nous ne savons pas encore modifier l'information erronée dans toutes les cellules du corps. Voilà notre gros problème aujourd'hui. Dans cinq ans, il sera, sans doute, résolu. ». Olivier Danos, directeur scientifique du généthon TGV Magazine août 2005

 « Grâce à des cellules souches prélevées sur des embryons et réimplantés dans le cerveau de ses malades, l'équipe de Marc Peschanski, à l'hôpital Henri Mondor de Créteil, a ainsi traité trois patients victimes du syndrome de Huntington [...] les cellules souches se sont transformées en cellules normales, remettant en marche, malheureusement de façon transitoire la machine défectueuse. »Nadia Gorbatko TGV Magazine août 2005

« Tous les passionnés de sport savent désormais [...] que l'érythropoïétine (EPO) augment la production de globules rouges et par conséquent l'endurance. Jusqu'alors, ces substances devaient être injectées ou ingérées pour agir en se subsituant à des enzymes ou des hormones produites naturellement, mais en moindre quantité, par l'organisme. Avec les techniques mises au point pour la thérapie génique, on peut désormais se passer de toute injection.
L'équipe de Jeffrey Laiden de l'université de CHicago est ainsi parvenu à insérer, à l'aide d'un virus vecteur, des gènes codant pour l'EPO chez des souris et des singes. Ces animaux sont devenus capables de performances comparables à celles de leurs congénères dopés à l'EPO (injectée).»
Yaroslav Pigenet 20 minutes mardi 27 juin 2006 p. 14

 « Une interdiction totale [de la thérapie génique pour les sportifs] contestée par certains chercheurs.
Une minorité de scientifiques conteste l'intérêt d'une interdiction totale du dopage génétique. Selon eux, les enjeux économiques, sociaux et politiques des compétitions sportives sont tels que l'on finira inévitablement par avoir recours à ces techniques pour remporter des médailles. Ces chercheurs estiment donc qu'une légalisation partielle du dopage génétique constituerait le seul moyen d'éviter que des athlètes ne s'en remettent à des chercheurs peu scrupuleux. ».
Yaroslav Pigenet 20 minutes mardi 27 juin 2006 p. 14
Ce passage édifiant est cité in extenso pour Bien prendre la mesure de ce qui est dit avec un naturel désarmant. L'annonce (contestation de l'interdiction est justifiée en seconde phrase par le caractère inévitable (auquel ces scientifiques contribuent justement !) de ces méthodes. Est-ce que quelque chose qui semble inévitable est justifié pour autant ? Non, ... sauf si on s'en remet au cours du temps, au Progrès ... On remarquera qu'il y aura toujours des gens qui auront des médailes. Mais c'est si "on" (= le pays, l'état) veut avoir ces médailles que l'on devra finalement les "voler" aux autres grâce non pas à l'excellence de l'entraînement ou la surcapacité de ses habitants, mais grâce à la puissance technico-scientifique. C'est donc un vol qui est justifié.
Enfin vient le coup de grâce : si on ne nous donne pas l'autorisation de faire des thérapies géniques, alors ce seront des gens peu scrupuleux ... Qui nous garantit que des scientifiques d'état (de république, voire de démocratie) seront honnêtes ? Et que veut dire honnête si on participe à une tricherie ?
De toute façon, de telles pratiques (peu critiquées par le journaliste) n'ont de sens que si tout le monde fait les mêmes. Mais alors elles n'ont pas d'intérêt, sauf à faire courir les scientifiques dans les stades ...

« Pour certains, le dopage génétique représente le Graal de l'amélioration des performances sportives. ».
L'auteur est Andy Miah et ne nous dit pas à qui il pense, mais sachant qu'il est spécialiste du dopage génétique, enseigne l'éthique des sciences et la médecine à l'université de Glasgow et est auteur en 2004 du livre Genetically Modified Athletes (GMA !), on se doute qu'il connaît des gens comme cela.

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